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Pierre Bourdieu

Pierre Bourdieu : La télévision

I. Pierre Bourdieu

 

A. Biographie

 

Pierre Bourdieu est un sociologue français né à Denguin le 1er aout 1930 et mort à Paris le 23 janvier 2002. Pierre Bourdieu fit ses études au lycée de Pau de 1941 à 1947, puis au lycée Louis-le-Grand de 1948 à 1951. Il fut ensuite étudiant à l’Ecole Normale Supérieure en même temps qu’à la Faculté des Lettres de Paris. A l'Ecole Normale Supérieure il se tourne vers l’étude de la logique et de L'hitoire des sciences. Il deviendra agrégé de philosophie.

Après avoir été professeur au lycée de Moulins en 1954-1955, il est appelé par l’armée à Versailles au service psychologique des armées. Cependant, pour raisons disciplinaires, il est envoyé en Algérie dans le cadre de la «pacification», où il accomplit l’essentiel de son service militaire, alors de deux ans. De 1958 à 1960, souhaitant poursuivre ses études sur l’Algérie, il prend un poste d’assistant à la Faculté des Lettres d’Alger. Ce moment algérien sera décisif : c’est là, en effet, que se décide sa carrière de sociologue. Délaissant la philosophie, il va, ainsi, mener toute une série de travaux d’ethnologie en Algérie, qui débouchent sur l’écriture de plusieurs livres. Il retourne en France métropolitaine en 1960, fuyant le putsch des Généraux à Alger. Il est alors assistant à l’université de Paris, puis maître de conférence à l’université de Lille jusqu’en 1964 . En 1964, P. Bourdieu rejoint l’École des hautes études en science  sociales, ou EHESS. La même année, sa collaboration commencée plus tôt avec Jean-Claude Passeron, conduit à la publication de l’ouvrage Les Héritiers, qui rencontre un vif succès et contribue à faire de lui un sociologue «en vue». A partir de 1965 il écrit plusieurs ouvrages portant sur les pratiques culturelles. En 1968, il fonde le centre de sociologie européenne.

Il devient professeur titulaire de la chaire de sociologie au Collège de France en 1981 . Il est le premier sociologue à recevoir la médaille d'or du CNRS en 1993.

A partir de 1990, Pierre Bourdieu s’implique plus fortement dans la vie politique, investissant la figure de l’intellectuel engagé. Durant la guerre civile en Algérie, il soutient les intellectuels algériens. Lors du mouvement de novembre/décembre 1995, il défend les grévistes. En 1996, il sera l’un des initiateurs des «États généraux du mouvement social». Il soutient également le mouvement des chômeurs de l’hiver 1997/98, qui lui apparaît comme un «miracle social». L’axe central de son engagement consiste en une critique de la diffusion du néolibéralisme et des politiques de démantèlement des institutions de l’État-providence.

Bourdieu a aussi été un éditeur, en 1964, il devient directeur de la collection Le sens commun aux Éditions de Minuit, dans laquelle est publié la plupart de ses livres, jusqu’en 1992 où il change d’éditeur, au profit des Editions du Seuil. Dans cette collection, Pierre Bourdieu publie des classiques des sciences sociales (Émile Durkheim, Marcel Mauss, etc.) ou de la philosophie (Ernst Cassirer, Erwin Panofsky, etc.), et fait découvrir aux lecteurs français des sociologues américains de premier plan. En 1975, il fonde, puis dirige jusqu’à sa mort, la revue Actes de la Recherche en Sciences Sociales, qui sera un lieu d’exposition de ses travaux et de ceux de ses élèves.

           B. Sociologie

 

P. Bourdieu dans sa sociologie a emprunté plusieurs concepts à différents sociologues tels que Marx, Weber, Durkheim ou encore Levi-Strauss. Mais P. Bourdieu a aussi eu des influences philosophiques.



  1. Le concept d'habitus

    Par le concept d’habitus, P. Bourdieu vise à penser le lien entre socialisation et actions des individus. L’habitus est constitué en effet par l’ensemble des dispositions, schèmes d’action ou de perception que l’individu acquiert à travers son expérience sociale. Par sa socialisation, puis par sa trajectoire sociale, tout individu incorpore lentement un ensemble de manières de penser, sentir et agir, qui se révèlent durables. Bourdieu pense que ces dispositions sont à l’origine des pratiques futures des individus.


    2. Le concept de capital


Pierre Bourdieu distingue trois capitals chez les individus:

  • le capital économique, c'est l'ensemble des possesssions économiques d'un individu

  • le capital social, c'est l'ensemble des relations sociales qui peuvent aider la vie d'un individu

  • le capital culturel, c'est l'ensemble des diplômes, des livres, des oeuvres d'arts, ... que possède un individu

 

        3. La théorie des champs


Pierre Bourdieu voit la société comme une imbrication de champs : champs économique, culturel, artistique, sportif, religieux, etc. Chaque champ est organisé selon une logique propre déterminée par la spécificité des enjeux et des atouts que l’on peut y faire valoir. Les interactions se structurent donc en fonction des atouts et des ressources que chacun des agents mobilisent, c’est-à-dire, pour reprendre les catégories construites par Bourdieu, de son capital, qu’il soit économique, culturel ou social


         4. Les champs


Pour P. Bourdieu la vie sociale est subdivisée en différents champs, c'est-à-dire en domaines qui fonctionnent avec des règles spécifiques.


         5. La violence symbolique


La notion de violence symbolique renvoie à l’intériorisation par les agents de la domination sociale inhérente à la position qu’ils occupent dans un champ donné et plus généralement à leur position sociale. Cette violence s'appuie sur une domination structurale, c'est-à-dire une domination d'une position hiérarchique par rapport à une autre et non d'une personne à une autre. La violence symbolique trouve son fondement dans la légitimité des schèmas de classement inhérent à la hiérarchisation des groupes sociaux.

 

 

C. Principales œuvres de Bourdieu

 

  • Les héritiers, les étudiants et la culture

  • Le métier de sociologue

  • La reproduction. Eléments pour une théorie du système d’enseignement

  • La distinction. Critique sociale du jugement

  • Questions de sociologie

  • La noblesse d’Etat

  • La misère du monde

  • Sur la télévision

  • La domination masculine


 

 

II. Sur la télévision et L'emprise du journalisme

 

A. Sur la télévision

 

Dans son livre Sur la télévision P. Bourdieu ne veut pas «attaquer» la télévision et les journalistes mais plûtot montrer les rouages d'un instrument de pouvoir, contrairement aux journaux, la télévision est présente chez presque tous les foyers français. Tout le monde ou presque regarde aujourd'hui la télévision et donc entend ce que l'on dit à la télévision.

Les chaînes de télévision cherchent absolument ce que les autres chaînes n'auront pas, c'est à dire le scoop. Elle veut attirer le public pour gagner de l'argent on est donc dans une logique capitaliste et commerciale. La télévison met en avant la logique commerciale au détriment de l'autonomie, elle met en avant une logique de profit et dénigre les principes du journalisme. Par son pouvoir d'influence, la télévision a réussi à déformer les autres médias et à les rendre pour la plupart dans une logique commerciale eux aussi. Il y a donc une concurrence entre les différents journaux et les différentes chaînes télévisées pour obtenir le scoop. Or, comme l'a si bien dit Bourdieu : «lorsque la concurrence s'exerce entre des jounalistes ou des journaux qui sont soumis aux mêmes contraintes, aux mêmes sondages, aux mêmes annonceurs, elle homogénéise» car chaque journal va avoir son scoop et le lendemain ce scoop sera repris par les autres journaux, on a donc les mêmes informations pendant plusieurs jours.Cette homogénéisation de la production est aussi à mettre en lien avec la circulation circulaire de l’information dans le champ journalistique. Au delà de l’uniformisation de l’information, on doit noter que la loi du marché provoque aussi des ravages du point de vue déontologique et politique. La sur-information, la montée en épingle d’une nouvelle, peut aboutir à des conséquences plus que regrettables. Le battage médiatique peut provoquer des réactions chez les politiques, qui se voient contraints de réagir et qui font passer une mesure ou loi qui n'aurait pas été adoptée sans la pression des médias, on peut citer par exemple le retrait de la loi autorisant le contrat première embauche ( CPE ).

P. Bourdieu évoque aussi la notion du temps et nous fait remarquer que bien souvent à la télévision on remplie le temps avec du vide car on nous parle que de faits divers et certaines informations importantes dans la vie démocratique sont mise de côté laissant aussi plus de temps au sensationnel. De plus la télévision ne favorise pas l’expression de la pensée car il y a un lien entre la pensée et le temps, et, un lien négatif entre l’urgence et la pensée. C’est pourquoi les intervenants à la télévision émettent des idées reçues, des lieux communs recevables instantanément par tout le monde. Ainsi, la télévision privilégie toujours les mêmes intervenants : des fast-thinkers qui proposent du fast-food culturel, des locuteurs habitués des médias qui dispensent de chercher qui aurait vraiment quelque chose à dire.

A la télévision Bourdieu nous montre qu'il y a une «censure invisible». Cette censure exercée sur les invités et sur les journalistes a plusieurs origines :

  • une origine politique par la nomination des dirigeants

  • l’autocensure et le conformisme dûs à la précarité de l’emploi dans les professions de l’audiovisuel

  • les contraintes économiques : les différents acteurs, (l’Etat, les propriétaires des chaînes de télévision …) sont liés par des intérêts complexes.

  • Des mécanismes anonymes, invisibles, à travers lesquels s’exercent des censures de tous ordres qui font de la télévision un instrument de l’ordre symbolique.


Bourdieu par son livre nous montre donc que la télévision n'est pas un médias comme les autres et qu'elle a modifié tous les médias mais aussi la pensée de la population et la vie politique.


 

           B. L'emprise du journalisme

 

Le journalisme a un pouvoir sur les autres champs. À travers le champ journalistique c’est la loi du marché, le commercial, qui s’impose dans les autres champs. Au niveau de l’évaluation des professionnels et de leurs œuvres cela pose un problème de légitimité. On a la légitimité médiatique d'une part, et la légitimité propre à chaque champ. Qui est un bon écrivain? Celui que les médias désignent comme tel ? Ou celui qui est reconnu par ses pairs comme étant un bon écrivain ? Cette confusion fait apparaitre une catégorie mixte. Des gens qui jouent sur les deux légitimités à la fois: n’étant pas assez compétentes dans leur domaine pour être reconnues par leurs pairs, ces personnes vont trouver dans les médias une légitimité externe. La télévision fabrique donc des réalités. Au niveau de la diffusion des œuvres, on arrive à un écart entre les conditions nécessaires pour produire un ouvrage «pur», «autonome», et les conditions de diffusion. Ces dernières sont liées au marché, pour avoir une large audience, il faut que ce soit «vendeur». Les conditions de production d'un ouvrage «pur» ne peuvent pas être vendeuses car on n'y trouve pas de «sensationnel».


 

 

III. Un quatrième pouvoir

 

A. L'influence de la télévision

 

La télévision est le médias le plus vu par le plus de Français et cela va perdurer encore pendant plusieurs années avant que peut-être internet puisse rentrer dans tous les ménages. La télévision occupe donc une grande place dans la vie des ménages des pays dits développés. En revanche moins de temps est alloué chaque jour à la lecture des journaux par les gens. On peut donc dire que ceux qui détiennent la possibilité de choisir l'information qui est diffusée à la télévision ont un pouvoir d'influence énorme sur ceux qui regarde la télévision. Ils peuvent par conséquent par le biais des images et des paroles, transmettre des pensées malveillantes ou de la désinformation. Les personnes les plus facilement influençables, c'est-à-dire les personnes les moins cultivées et les enfants ne sont pas protégées face à tout ces dangers et elles peuvent ensuite croire à tout ce qui est dit à la télévision, il faut donc apprendre à se protéger.


De plus, de nombreuses grandes chaînes appartiennent à des groupes dont l’action est liée aux puissances publiques . Et lorsqu’on apprend que ces groupes ont été impliqués dans des affaires de financement politique au cours de la dernière décennie, on peut facilement imaginer quel camp est avantagé.


 

GROUPES

METIER D’ORIGINE

CHAINE DE TELEVISION

Suez-Lyonnaise des eaux

Travaux publics, Distribution d’eau

M6

Lagardère

Défense, ...

27,4% de la société Multithématiques : Planète, Seasons, Canal J, ...

Vivendi-Universal

Travaux publics, Distribution d’eau, Téléphones fixes et portables, Déchets

Canal+, Canal Satellite

Bouygues

Bâtiment, Travaux publics, Distribution d’eau, Portables

TF1, LCI

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La télévision a déjà influencé les gens sur des problèmes graves : en 1991 par exemple les Nations Unies combattaient l’Irak pour sauver le pauvre Koweït des cruautés de Saddam Hussein. Et lors de l’opération "Tempête du désert" l’armée américaine était soutenue par une opinion publique fervente et convaincue de la juste cause... grâce à un énorme budget de communication ! Dans un premier temps les télévisions américaines (comme CBS ou ABC) ont consacré beaucoup plus de temps aux partisans de cette guerre qu’aux pacifistes. Par ce simple choix, elles prennent parti en faveur de la guerre et influencent ainsi le public. Mais ce n’est qu’un détail comparé à la propagande utilisée pour convaincre les américains, plutôt indifférents au sort du Koweït, de la nécessité d’une guerre. La campagne de sensibilisation avait pour objectif de démontrer que Saddam était "un fou capable des pires atrocités..." : c’est ce qu’expliqua l’un des responsables de l’agence de relations publiques qui orchestra cette campagne. Celle-ci a réussi à émouvoir ses téléspectateurs à coup de spots bouleversants. L’un d’eux fut monté de toutes pièces : une jeune fille koweïtienne raconte que les soldats irakiens déboulaient dans les maternités et arrachaient les bébés prématurés de leurs couveuses pour récupérer le matériel. Cette fiction, reprise maintes fois dans les discours de Georges Bush ébranla l’Amérique...alors que cette jeune fille n’était ni plus ni moins que la fille de l’ambassadeur du Koweït aux USA. Comme quoi avec une bonne publicité (mensongère) on peut vendre n’importe quoi même à un grand nombre de personnes.


D'autre part comme Bourdieu la remarqué, la télévision crée des légitimités. Certains historiens ou écrivains par exemple peuvent obtenir un statut plus important avec une légitimité médiatique, c'est-à-dire que la télévision va les reconnaître comme de bons écrivains ou historiens et d'autres vont être reconus par leurs pairs mais pas spécialement par les gens de la télévision.


 

Que pense t-on de la télévision en générale ?

 

 

 

D'accord

Pas d'accord

Sans avis

C'est vrai que l'on est un peu esclave de la télé

81%

18%

1%

Même si on critique la télé, on ne peut pas s'en priver

85%

12%

 

3%

Sans télé, on entendrait pas parler de tout

88%

11%

1%

La télévision est une ouverture sur le monde

88%

10%

2%

 

Ce graphique nous montre donc qu' environ huit personnes sur dix pensent qu'on est influencé par la télévision mais que même si on la critique on en est dépendant pour huit personnes sur dix. Cependant 88% des gens pensent que sans télévision on entendrait pas parler de tout, cela peut faire peur car quand on lit le journal régulièrement et qu'on regarde la télévision on s'aperçoit que la quantité d'informations est plus grande dans un journal papier que dans un journal télévisé. De plus le journal papier permet de s'arréter sur une information alors qu'à la télévision on est obligé de prendre l'information suivante même si on a pas compris la précédente. Enfin 88% des gens pensent que la télévision est une ouverture sur le monde, on peut se demander sur quel monde ?


 

                  B. La limite de l'influence

 

Certaines personnes pensent que la télévision n'influence pas spécialement les gens et que même si une majorité peut être influencée au final la vérité sera comprise par tout le monde si elle est cachée. Cette pensée est partagée par Arlette Chabot (journaliste et rédactrice en chef de France 2) qui déclare que : "les médias n’ont aucune influence sur les lecteurs" ; elle considère que c’est l’auditeur qui choisit d’écouter l’info ou pas. Il la filtre, ne retient que ce qui l’intéresse ou l’arrange.

Aujourd'hui, en France, N. Sarkozy a réussi à être élu président de la République en ayant une présence importante à la télévision contrairement à certains autres candidats, mais au bout d'un an de présidence le bilan est là, et sa côte de popularité ne fait que descendre, les gens ont donc réfléchi. On voit donc que les autres pouvoirs, c'est-à-dire le pouvoir exécutif, judiciaire et législatif, contrairement au pouvoir d'influence allouer à la télévision, ne sont pas remis en cause et arrivent au final à remettre en cause le pouvoir d'influence en opérant tels des contres-pouvoirs. L'influence de la télévision à donc des limites car cette elle n'est pas un pouvoir institutionnalisé à l'inverse des trois autres. De plus, la presse écrite indépendante et surtout internet offre aux gens une autres visions du monde. En effet, internet est un médias libre ou l'on fait abstraction du politiquement correct et où tout peut être critiquer. Biensur internet à aussi des mauvais côtés.


David B.

 
   
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