LES « PETITS PARTIS »
LE PARTI COMMUNISTE.
Aujourd’hui « petit parti », le Parti Communiste a longtemps été le « poids lourd » de la politique française face au
mouvement gaulliste. Issu d’une scission d’avec la SFIO au congrès de Tours de 1920, il suit les préceptes marxistes léninistes. Au sortir de la seconde guerre mondiale, il devient le premier parti de France avec près de 30% des voix aux législatives de 1946.
De 1958 jusqu’au début des années 80, il obtient régulièrement autour de 20 % des voix. Son déclin va commencer dès les années 80, notamment par le discrédit que va connaître l’Union Soviétique (dénonciation des goulags dans les années 70, invasion de l’Afghanistan en 1979, répression de Solidarnosc en Pologne,…, chute du mur de Berlin en 1989, disparition de l’URSS en 1991,…).
Aujourd’hui, le PC obtient autour de 3 à 5 % des voix aux diverses élections.
D’un point de vue doctrinal, le PC est depuis son origine d’influence marxiste léniniste et est donc favorable à la prise en
main de l’économie par l’Etat (planification, nationalisations,…). Cependant, depuis les années 90, il se rapproche plus d’une position de type « keynésienne ».
Actuellement, il y a à l’intérieur du Parti une opposition entre ceux qui veulent que le Parti conserve cette position « modérée » et ceux qui veulent revenir à un parti « plus à gauche ».
LE PARTI RADICAL
On le cite pour son intérêt historique. Plus vieux parti de France, ce fut aussi longtemps le plus important. Cependant son
influence n’a cessé des baisser depuis. En 1972, il se scinde en deux : certains, les radicaux de gauche, signant le programme commun de gouvernement en s’alliant au PS et au PC, les autres, les « radicaux valoisiens », refuseront le programme commun et rejoindront les rangs de la droite pour, ultérieurement, intégrer l’UDF.
L’EXTRÊME GAUCHE.
Parmi les nombreux partis d’extrême gauche, les plus connus sont la Ligue Communiste Révolutionnaire et Lutte Ouvrière,
deux partis trotskistes. Longtemps « groupusculaire », ces partis font maintenant jeu égal avec le PC (5% des voix aux présidentielles de 1995) et l’ont même dépassé aux présidentielles de 2002, qui constituent leur record historique, la LCR et LO obtenant respectivement 4,3% et 5 ,7% des voix. Ils continuent à se référer à Lénine et Trotsky. Pour eux, les système économique actuel (système capitaliste) fonctionne en faveur des « puissants » (« gros » patrons, financiers,…) et est source de crises économiques, d’appauvrissement et d’accroissement des inégalités. Ils sont donc opposés à une économie de marché et estiment que les moyens de production doivent être nationalisés.
LES VERTS
C’est le principal parti du mouvement écologiste. On peut considérer que l’acte de naissance du mouvement écologiste est
constitué par la candidature de René Dumont aux présidentielles de 1974. Plusieurs partis existeront par la suite (notamment « génération écologie ») mais c’est le parti des « Verts », créé en 1984, qui s’imposera vite. La tendance visant à se démarquer aussi bien de la droite que de la gauche (Waechter) devra rapidement laisser place à la tendance du parti qui se situe clairement à gauche (Voynet) et les verts participeront même à l’expérience de « gauche plurielle » de 1997 à 2002.
Parti modestement dans les années 70 (1,3% des voix en 1974), le mouvement connaîtra quelques timides succès dans les
années 70 avant d’entamer une longue période de tassement durant les années 80. La période allant de la fin des années 80 à nos jours est une succession de progrès et de reculs : renouveau à partir de 1988, les verts obtenant 3,8% des voix aux présidentielles, puis 7% aux régionales de 1992 ; tassement jusque vers 1997 ; remontée aux européennes de 1999 avec 9,7% des voix, autour de 10% environ aux municipales de 2001. Loin d’avoir connu la poussée du FN, on peut cependant dire que les Verts se sont implantés dans le paysage politique français.
Politiquement, leurs proposition reposent évidemment sur des perspectives écologiques : respect de l’environnement,
opposition au programme nucléaire,… mais leur positionnement à gauche apparaît clairement dans le fait qu’ils sont favorables à la réduction du temps de travail, à la réduction des inégalités, au développement de la protection sociale,…)
LE MOUVEMENT DES CITOYENS.
Sous la direction de Jean-Pierre Chevènement, il est issu du départ de militants du parti socialiste, militants estimant que celui-ci n’est pas assez à gauche.
LE MOUVEMENT POUR LA FRANCE.
Créé par De Villiers et Pasqua (ce dernier l’ayant quitté aujourd’hui). Il se situe à droite de l’UMP, s’oppose à l’actuelle construction européenne. Son programme fondé sur le libéralisme et la réduction du poids de l’Etat, un certain protectionnisme et la défense des valeurs traditionnelles est souvent rapproché de celui du FN mais il se distingue nettement de ce dernier par la sociologie de son électorat.
CHASSE-PÊCHE-NATURE ET TRADITIONS (CPNT)
Le mouvement CPNT est apparu pour la première fois lors des élections européennes de 1989, sous l'appellation Chasse-Pêche-Traditions, où il présenta une liste qui obtint 750.000 voix soit 4,13 % des suffrages exprimés. En septembre l'association Chasse Pêche Nature Traditions était crée. Lors des élections présidentielles 2002 le candidat de CPNT, jean SAINT-JOSSE a obtenu 1.204.923 voix au premier tour soit 4,23% des suffrages exprimés. Le CPNT est d’abord né d’une opposition aux directives européennes sur la chasse ; il y a donc une forte tendance à s’opposer à l’idée d’Europe et une valorisation du niveau local. On y trouve aussi une exaltation de la ruralité et une défense des « traditions ». Les propositions en matière économique son assez vaques. Bien qu’il ait élargi ses propositions à d’autres domaines que celui de la chasse, il apparaît que le CPNT est plus proche du groupe de pression que du parti politique.
DES PARTIS « HORS SYSTEMES ».
LES ROYALISTES.
Les royalistes actuels descendent de "l' Action Française" de Charles Maurras. Ce mouvement, très influent avant-guerre, se situait clairement dans une lignée réactionnaire et anti-démocratique. Sa vision de la société était celle d'une succession de hiérarchies allant de la famille jusqu' à l'Etat, chacun restant à sa place. L'implication d'un très grand nombre de ses membres dans la collaboration durant la guerre a fait que ce mouvement a perdu toute influence depuis.
En 1971, l 'Action Française scissionne, les avis divergeant sur la signification qu'on doit donner au mouvement de Mai 68.
Les "légitimistes", très à droite, conservent l'appellation d'origine. Leur situation est ambiguë puisqu'ils sont monarchistes mais désavoués par le comte de Paris (prétendant au trône de France), catholiques intégristes mais rejetés par l’Église.
Les dissidents, sous la direction de Bertrand Renouvin et Gérard Leclerc, voient dans la contestation gauchiste de 68 une
opposition légitime à la société matérialiste. Ils fondent donc en 1971 la "Nouvelle Action Française" qui deviendra la "Nouvelle Action Royaliste" en 1978.
Favorables à la démocratie ils estiment tout de même qu'un chef d'Etat ne peut être issu d'un parti car il ne peut alors représenter l'unité nationale, d'où leur désir d'avoir un roi qui "règne mais ne gouverne pas". De fait, ils estiment que la Vè République, où le président est une personnalité élue par la population et non responsable devant le parlement, est un système se rapprochant de leur idéal monarchique.
Politiquement ils sont favorables au développement de la démocratie locale - régions, communes, quartiers,...Ils sont favorables à une "Nation ouverte", militant en1986 pour l'assouplissement des conditions d'entrée et de séjour des étrangers et préconisant, en 1989, le droit de vote des immigrés aux élections locales.
Economiquement ils sont opposés au capitalisme libéral ainsi qu'aux divers totalitarismes. Ils refusent de se déclarer de gauche ou de droite et B. Renouvin s'est présenté aux présidentielles de 1974 mais ils ont appelé à voter en faveur de F. Mitterrand en 1981 et 1988.
LE COURANT ANARCHISTE.
Il s'agit d'un ensemble de courants assez difficile à définir et circonscrire. L'anarchisme se développe au cours du XIXème
siècle en réaction aux conséquences néfastes du développement industriel, à travers ses "ancêtres"- Proudhon, Bakounine et
Kropotkine- et aura une influence certaine à la fin du XIXème siècle (notamment au moment de la création de la C.G.T.). La base de l'anarchisme est le rejet des institutions - Eglise, famille, Etat, Capital,...- de toute forme d'autorité et la valorisation du principe fédératif, c'est à dire la participation volontaire et libre de tous aux décisions. De fait, les anarchistes refusent les principes de représentation (parlementaire par exemple,...).
Trois versions de l'anarchisme vont se développer au cours du XXème siècle. Certains vont valoriser la "propagande par le fait", en clair l'attentat et la violence tournée vers l'Etat, au risque de dérapages vers le banditisme (la "bande à Bonnot"). "Action directe" se situe dans cette filiation.
Une deuxième version est plus "intellectuelle" et s'inspirera de Max Stirner. Dans cette version rien ne peut aller à l'encontre de la liberté individuelle. On la retrouvera surtout chez des penseurs et des artistes.
Enfin la troisième version ne refuse pas toute forme d'organisation et s'inscrit dans l'anarcho-syndicalisme. On la retrouve surtout en Espagne, Italie et France avec la "Fédération Anarchiste" et la "Confédération Nationale des Travailleurs".
DONNEES COMPLEMENTAIRES.
1974-81 : Valery Giscard D’Estaing président de la république.
1981-95 : F. Mitterrand président de la république.
1986-88 : 1ère cohabitation. Chirac premier ministre.
1992 : référendum sur les accords de Maastricht.
1993-95 : 2ème cohabitation. Balladur premier ministre.
1995-… : Chirac président de la république.
1997-2002 : Troisième cohabitation. L. Jospin premier ministre.
2002 : Le Pen présent au deuxième tour des élections présidentielles. Chirac est réélu pour cinq ans.
2007 : N.Sarkozy devient président de la République
L’évolution des forces politiques en présence est un assez bon indicateur de l’évolution sociale générale. La France des
années 1960 à 1980 a été marquée par la « bipolarisation » de la politique c’est à dire l’opposition entre deux grands clans, la gauche et la droite, et la domination de deux mastodontes, le Gaullisme et le Parti Communiste. Les années 80 seront marquées par la remise en cause de cette bipolarisation : dans chaque camp, les rapports de force se modifient ; le mouvement gaulliste lamine l’UDF et le PS prend le pas sur le PC. De plus, une nouvelle configuration politique se développe : à droite, le Front National devient un parti majeur ; à gauche on voit l’émergence du mouvement écologiste et de l’extrême gauche.
Donc, si on additionne l’audience des partis qui ne sont pas des partis traditionnels de gouvernement (extrême gauche,
écologistes, front national) on arrive à environ 30% des voix.