Elections en Russie : un Tsar peut en cacher un autre
Les législatives du 2 décembre en Russie ont accordé une large majorité au parti présidentiel au terme d'une campagne qui avait préparé ce plébiscite. Au départ on comptait 4 candidats dont Guennadi Ziouganov du parti communiste (17.72%), et Dmitri Medvedev de « la Russie unie » qui sera élu dès le premier tour avec plus de 70% des voix.
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52 530 712 voix
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13 243 550 voix
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6 988 510 voix
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968 344 voix
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70,28 %
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17,72 %
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9,35 %
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1,30 %
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Poutine, étant mis hors course par la limite constitutionnelle de deux mandats consécutifs, a lancé dans le grand bain l'un de ses collaborateurs, le plus à même de perpétuer le système et de lui permettre de continuer à gouverner sans être officiellement élu. La campagne électorale n'a pas eu lieu.
Tout a été organisé pour que ce soit un plébiscite pour Vladimir Poutine et pour son régime. Les principales personnalités de l’opposition ont été arrêtées ou malmenées. Garry Kasparov, chef de file de « l'Autre Russie » a même été enfermé pendant les dernières élections législatives suite à de nombreuses manifestations contre Poutine et son régime. A force de vouloir contrôler tout et tout le monde, les hommes de Poutine ne savent plus où s’arrêter. Pourquoi un tel acharnement ? Les quelques forces de l’opposition ont été tellement affaiblies qu’elles ne représentent pas une menace. Pourtant, on a assisté à une forte médiatisation de Medvedev, les autres candidats étant quasi-inconnus pour les russes.
Résultat, cette « pseudo-élection » a simplement permis à Vladimir Poutine de contourner la constitution et de rester au pouvoir afin de poursuivre sa politique à la tête de l’état Russe. On peut donc se demander combien de temps faudra-t-il à Dimitri Medvedev pour construire ses propres réseaux dans l'appareil du pouvoir, pour se bâtir la stature nationale et internationale (Est-ce lui qui représentera la Russie au prochain G8, ou est-ce "son" premier ministre ?) qui lui donnera l’envie d'être réellement le numéro « un » russe? Dans cette situation, cela donnerait lieu à une véritable lutte pour le pouvoir entre les différents clans du Kremlin, certains spécialistes n'hésitant pas à imaginer qu'un malencontreux accident puisse arriver un jour à un Dimitri Medvedev récalcitrant.
Juliette et Quentin