Inflation, pouvoir d’achat : à qui la faute ?
La hausse des prix s'est légèrement tassée en avril (+ 0,3 %), mais le taux annuel d'inflation reste sur une mauvaise pente.
Les économistes parlent de « très légère accalmie qui ne change pas la tendance de fond ». Traduction : on n'en a pas fini avec l'inflation, qui s'établit à 3 % si l'on prend en compte les douze derniers mois. Alors que le gouvernement table sur 2,2 %.
Un chiffre qui va peser sur le pouvoir d'achat des ménages : l'Insee prévoit qu'il devrait « stagner » au premier semestre. Une analyse confirmée par le cabinet privé Xerfi, qui souligne que le pouvoir d'achat des salariés « a baissé depuis le début de l'année et sera proche du néant au second trimestre ».
Produits alimentaires : +5,2 % en un an
La hausse des prix a atteint +40% pour certains produits laitiers et marques de pâtes.
En 2007, selon les chiffres officiels, ce pouvoir d'achat avait progressé de 3,1 %, mais l'inflation n'était alors, en moyenne annuelle, que de 1,5 %. Il y a donc un vrai problème. D'autant que les prix des produits alimentaires (+ 5,2 % en un an) pèsent davantage sur le budget des plus pauvres. Les Restos du coeur redoutent d'ailleurs un « déficit de 5 millions de repas au cours de leur prochaine campagne ».
Alors que la réforme dans la distribution se dessine, l'Insee relève que les prix en grandes surfaces ont augmenté de 1,4 % au cours des trois derniers mois, alors qu'ils avaient diminué de 0,3 % au cours de la même période de 2007.
Un accroissement qui atteint annuellement 5,7 % pour les produits de grande consommation vendus en hypermarchés et 4,9 % dans les supermarchés. Dans le détail, l'Insee pointe la hausse annuelle de la viande à 4,8 %, celle des boissons à 3,6 % et celle des « autres produits alimentaires » à 7,4 %. Mais ce sont évidemment les prix du carburant qui décrochent le pompon, avec une augmentation de 15,1 % en douze mois.
Mais qui est responsable de cette inflation inquiétante pour le pouvoir d’achat des ménages français ?
Valère D.