Un instrument d’analyse de la structure sociale française : la nomenclature des PCS
1. L’élaboration de la nomenclature des PCS de l’Insee.
1. 1 Présentation de la nomenclature.
Doc. 1 – Des origines de la nomenclature à nos jours
C’est au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, dans un contexte de reconstruction où l’Etat intervient massivement dans l’économie, que la nomenclature des catégories socioprofessionnelles (CSP) apparaît. Elaborée en 1951 par l’Insee, elle sera appliquée lors du premier recensement en 1954. Il s’agissait, dans ce mouvement ce contexte de reconstruction du pays nécessitant énormément de main d’œuvre, de repérer qui pouvait faire quoi : on ne connaissait pas exactement le nombre de maçons, d’instituteurs, de médecins, de cultivateur… La nomenclature a pour objectif de classer la population active en un nombre restreint de catégories sociales présentant chacune une certaine homogénéité sociale, c’est-à-dire des caractéristiques économiques (profession, qualification…) et sociale (comportement et opinion analogues, relation de fréquentation et sentiment d’appartenir à la même catégorie…). Les PCS permettent ainsi de diviser la société en groupes sociaux.
La nomenclature comporte 4 niveaux d’agrégation emboîtés. Au niveau le plus fin (497 postes), un poste de la nomenclature PCS correspond à une profession. Au niveau le plus agrégé, se trouvent les groupes socioprofessionnels (GSP, 8 postes).
Les niveaux d’agrégation intermédiaires sont ceux des catégories socioprofessionnelles (CSP) : 42 postes avec une version agrégées en 24 postes.
En 30 ans, des profonds changements économiques et sociaux sont venus transformer le paysage français ; c’est pourquoi la version de 1954 sera remaniée et donnera naissance à une nouvelle nomenclature en 1982. ( qui s’appellera désormais nomenclature des professions et catégories socioprofessionnelles : PCS). Elle a été mise à jour en 2003. Cette dernière rénovation a consisté à regrouper au sein d’une même PCS des professions dont la distinction était devenue obsolète et à l’inverse a éclaté les professions afin de tenir compte des apparitions de nouveaux métiers, dans l’environnement et les nouvelles technologies de l’information et des communications(NTIC), par exemple.
Bréal, 2005
A- Donner un synonyme de nomenclature.
B- Pour quelles raison a-t-on élaboré la première nomenclature des catégories socioprofessionnelles au début des années 1950 ?
C- Quels sont les différences niveaux de la nomenclature ?
D- Comment expliquer la nécessité d’élaborer une nouvelle nomenclature ?
1.2 Les critères de construction de l’outil
Doc. 2-La nomenclature des professions et catégories socioprofessionnelles (PCS)
NIVEAU AGREGE
Groupes socioprofessionnels
(8 postes dont 6 pour les actifs)
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NIVEAU DE PUBLICATION COURANTE
Catégories socioprofessionnelles
(24 postes dont 19 pour les actifs)
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1. Agriculteurs exploitants
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10 Agriculteurs exploitants
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2. Artisans, commerçants et chefs d’entreprise
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21 Artisans.
22 Commerçants et assimilés.
23 Chefs d’entreprise de 10 salariés ou plus.
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3. Cadres et professions intellectuelles supérieures
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31 Professions libérales et assimilés.
32 Cadres de la fonction publique et
assimilés.
36 Cadres d’entreprise.
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4. Professions intermédiaires
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41 Professions intermédiaires de
l’enseignement, de la santé, de la
fonction publique et assimilés.
46 Professions intermédiaires
administratives et commerciales des
entreprises.
47 Techniciens.
48 Contremaîtres, agents de maîtrise.
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5. Employés
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51 Employés de la fonction publique.
54 Employés administratifs.
55 Employés de commerce.
56 Personnels des services direct aux
Particuliers.
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6. Ouvriers
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61 Ouvriers qualifiés.
66 Ouvriers non qualifiés.
69 Ouvriers agricoles.
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7. Retraités
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71 Anciens agriculteurs exploitants.
72 Anciens artisans, commerçants, chefs
d’entreprise.
73 Anciens cadres et professions
Intermédiaires.
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8. Autres personnes sans activité professionnelle
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81 Chômeurs n’ayant jamais travaillé
82 Inactifs divers (autre que retraités).
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Bulletin officiel du travail, de l’emploi et de la formation professionnelle n° 203/4, mercredi 5 mars 2003.
A- Classer les métiers dans le tableau ci-dessous parmi les 8 GSP et les 24 postes de publication courante.
Professions
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GSP
(1 à 
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Numéro de poste
de désignation (10 à 82)
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Infirmière scolaire
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Jardinier municipale
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PDG d’un grand groupe industriel
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Vétérinaire indépendant
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Caissière d’un grand magasin
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Inspecteur des impôts
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Maraîcher
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Artisan plombier
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Acteur de cinéma
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Ouvrier non qualifié de la métallurgie
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Mère au foyer
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Professeur de sciences économiques et sociales retraité
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B- Identifier les caractères de classement des PCS.
- Quel est l’objectif du découpage en PCS de la population par l’Insee ?
- Que signifie l’expression « homogénéité sociale » ?
- Sur quel critère est basée l’élaboration du niveau le plus fin de la nomenclature ?
- Quel est le critère commun aux groupes socioprofessionnels 1 et 2 qui les distinguent des autres groupes ?
- Quel est le critère qui différencie les deux premiers groupes (penser aux secteurs d’activités) ?
- Quelle distinction peut-on faire entre les catégories socioprofessionnelles 21 et 22 et la catégorie 23 ?
- Quelle catégorie socioprofessionnelle parmi les cadres et les professions intellectuelles supérieures se distinguent des autres ? Pourquoi ?
- Quel critère permet de différencier un cadre d’un technicien ou un technicien d’un ouvrier ?
- Quelle distinction peut-on faire entre la nature du travail d’un employé et d’un ouvrier ?
- Quel critère différencie les catégories 41 et 46 ?
En résumé :
Grâce aux questions précédentes, citer les 7 critères qui permettent l’élaboration de la nomenclature des catégories socioprofessionnelles.
2. Intérêts et limites
Doc.3- Des origines de la nomenclature à nos jours
La nomenclature des PCS favorise l’étude de la structure sociale ainsi que son évolution. Elle est utilisée dans de nombreuses enquêtes permettant de mieux identifier les modes de vie des différents groupes sociaux. Elle aide à une meilleure compréhension des pratiques sociales. Toutefois, elle reste un outil imparfait.
Les critères et les principes retenus pour élaborer la nomenclature reposent sur des choix, forcément arbitraires. Ainsi la classification d’un ménage dans une PCS se fait selon la profession de la « personne de référence du ménage », le plus souvent l’homme, se qui conduit à ne pas prendre en compte le travail des femmes. Par ailleurs, les chômeurs ayant déjà travaillé sont comptabilisés dans leur catégorie d’origine et la nomenclature ne tient pas en compte des aléas dont les actifs peuvent être victimes sur le marché du travail.
Bréal, 2005
A l’aide du doc. 3, cocher la bonne réponse et justifier votre choix.
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V/F ?
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Justification
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Les PCS permettent de mesurer l’évolution de la structure sociale.
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On repère les PCS en régression ou en expansion sur une longue période.
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Dans un couple, l’activité professionnelle de l’homme et de la femme sont prises en compte
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Le ménage est classé selon les caractéristiques de la personne de référence, le pus souvent l’homme.
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Les PCS peuvent être utilisées pour de nombreuses enquêtes afin d’étudier les comportements économiques et sociaux des individus.
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Enquête de consommation, sondage d’opinion…
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La précarisation des emplois est prise en compte par les PCS.
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On le distingue par un contrat à durée déterminée (CDD) d’un contrat à durée indéterminée (CDI).
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Les PCS rendent compte de tous les phénomène de marginalisation
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Certains chômeurs en fin de droits sont en situation d’exclusion et n’ont plus les pratiques sociales de leur catégorie d’origine.
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Répondre aux questions suivantes :
a- Pourquoi dans la classification des CPS, les ouvriers agricoles ne sont-ils pas classés avec les agriculteurs ?
b- Pourquoi les professions libérales sont-elles classées dans les cadres et professions intellectuelles supérieures ?
c- A quelle CPS appartiennent un directeur financier et un professeur ?
d- En quoi cela justifie-t-il ?
En quoi est-ce considérable?
NICOLAS C.